Archives de catégorie : Romans ado-adultes

Blackwater de Michael McDowell

Sud de l’Alabama, Pâques 1919. La rivière Blackwater est sortie de son lit provoquant une inondation sans précédent. La petite ville de Perdido est engloutie par des flots sombres et nauséabonds. La décrue crée une atmosphère étrange, presque fantasmagorique. Dans cette ambiance, fidèle au genre « southern gothic » – un genre littéraire du sud des Etats-Unis, Elinor Dammert, une femme séduisante aux longs cheveux roux tels les eaux boueuses de la rivière, est sauvée par Oscar Caskey, riche propriétaire, accompagné de Bray, son domestique noir. Retrouvée dans l’hôtel Osceola alors que tous les habitants sont censés avoir été évacués, l’étrangère trouble la communauté par son apparition mystérieuse. Tandis que la ville tente de se relever, Elinor se rapproche d’Oscar qui tombe sous son charme. Mais, Mary-Love, la puissante matriarche du clan Caskey, voit d’un très mauvais œil ce rapprochement. Qui est Elinor et que vient-elle faire à Perdido ? Mary-Love est déterminée à le découvrir pour mettre fin à la relation naissante entre son fils dévoué et la jeune femme.

Blackwater est une saga familiale en 6 tomes écrite par l’américain Michael McDowell, également auteur du scénario de Beetlejuice, réalisé par Tim Burton. Publié aux Etats-Unis en 1983 sous forme de feuilleton, Blackwater est traduit pour la première fois en français par les éditions Monsieur Toussaint Louverture qui font un pari éditorial osé mais réussi, tant au niveau de la traduction que par le rendu esthétique des couvertures des ouvrages.

Le récit débute en 1919 et se poursuit jusqu’en 1969 : un demi-siècle de secrets familiaux et de luttes de pouvoir, avec pour toile de fond l’histoire du début du 20ème siècle de la Grande Dépression au combat pour les droits civiques, en passant par la seconde guerre mondiale. Le récit traverse ainsi les décennies en abordant de nombreux thèmes comme la condition féminine, le poids des traditions, l’inégalité des classes ou encore la suprématie de la nature.

Blackwater est une formidable fresque humaine, aux personnages féminins marquants, le tout mâtiné de fantastique rendant cette série plus addictive encore. Et vous ? Allez-vous succomber à la déferlante Blackwater ? Nul doute que les aventures de la famille Caskey vous feront naviguer en eaux troubles.

Une recommandation de Léa

Vous trouverez cette série, saluée par Stephen King, dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote MCDO (blanc).

La voie de l’archer de Paolo Coelho

« Ne retiens jamais la flèche si l’unique chose qui te paralyse est la peur de manquer ta cible.
Si tu as accompli les mouvements justes, ouvre tes doigts et lâche la corde. Et si tu faillis, tu sauras corriger ta visée la prochaine fois.
Si tu ne prends pas de risques, tu ne sauras jamais quels changements tu devais mettre en œuvre.
Chaque flèche laisse une trace dans ton cœur – et c’est la somme de ces traces qui fera de toi un meilleur tireur. »

Lorsque le maître Tetsuya enseigne à un jeune garçon « la voie de l’archer », c’est bien plus que l’art du tir qu’il lui transmet, mais une véritable leçon de philosophie, le parcours de toute une vie. Après L’Alchimiste, l’auteur brésilien Paolo Coehlo nous offre un nouveau conte poétique, avec la belle métaphore qu’est le tir à l’arc. Sa flèche, ou plutôt sa plume, nous touche en plein cœur et nous invite à l’introspection pour trouver notre propre voie.

Une recommandation de Léa

Vous trouverez ce conte dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote COEL (blanc).

Harlem Shuffle de Colson Whitehead

Ray Carney est un vendeur, un indépendant, dans la vente de meubles et d’appareils électroménagers. Son affaire tourne : la marchandise arrive, elle repart. Son commerce est réglo, en tout cas de son point de vue. Il achète, il revend. Carney ne pose pas plus de questions. Sa vie se déroule tranquillement avec sa femme, son enfant et leurs projets futurs. Et puis, un jour, voilà le cousin Freddie qui débarque. Celui qui se fourre toujours dans des coups foireux. Celui avec qui Carney finit par se retrouver dans des histoires louches. Cette fois, c’est pour un casse, mais pas n’importe lequel et pas avec n’importe qui. La cible, c’est l’Hôtel Theresa et ses coffres. Ils leur manquent un gars, d’un fourgue, pour écouler le pactole. Freddie a tout de suite pensé à Ray. A eux deux, ils ont fait les quatre cents coups. Carney ne veut pas d’embrouilles, il refuse. Mais Freddie implique Carney sans l’avertir. Il est comme ça le cousin, toujours à se mettre dans le pétrin et l’y entraîner. Ray Carney trempe maintenant dans l’affaire, il ne peut plus faire machine arrière. Il en sait trop. Ils sont dans de sales draps et vont devoir en sortir, parce que ça pourrait bien mal tourner pour eux…

Harlem Shuffle, c’est Harlem, New-York, les années 60. Harlem Shuffle c’est la lutte des classes, la ségrégation, le racisme, des gangsters, des gens honnêtes, mais pas tant que ça au final. Harlem Shuffle, c’est le personnage de Carney, un type simple avec ses interrogations, ses défis, ses espoirs. C’est aussi des personnages, leurs répliques cinglantes avec des touches d’humour, leur attitude, leur évolution au fil des années. C’est encore les descriptions, celles de Harlem, des personnages ou encore des lieux et les choses qu’ils contiennent. Ça prend vie. Ça donne l’impression d’y être, de frôler du bout des doigts ces meubles en bois laqué ou le cuir d’un canapé, d’entendre la musique qui grésille au transistor, de voir les personnages dérouler leur vie avec leurs choix et leurs conséquences, de respirer l’air moite des rues. On a envie que Carney s’en sorte, qu’il ressorte indemne, qu’il ne finisse pas comme son père. On a presque de l’empathie pour lui quand il se retrouve embrigadé dans de sales affaires, comme si c’était inévitable, comme si quelque chose l’y poussait. Et, s’il s’en sort, ce sera à quel prix ?

Une recommandation d’Aloys

Vous trouverez ce titre dans notre rayon Livres-audio à la cote WHIT (blanc).

A(ni)mal de Cécile Alix

Prix RTS Littérature Ado 2023

À quinze ans, forcé de devenir un homme, Miran fuit son pays en guerre pour rejoindre la France. Tyrannie des passeurs, violences, solitude. Pendant ce voyage, les hommes sont réduits à néant, animalisés. Il faut endurer l’impensable pour survivre. Avant que renaisse l’espoir…

Un magnifique roman sur le thème de la migration, révoltant et bouleversant. Un roman qui nous fait réfléchir sur notre rapport aux migrants et prendre conscience de nos privilèges.

Une recommandation de Léa

Vous trouverez ce roman dans notre rayon ados-adultes à la cote ALIX (rouge).


« Migrateurs », «migrants », les uns oiseaux, les autres humains…
presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d’un lieu à l’autre.
Les premiers filent vers le sud, les seconds rejoignent le nord.
Les uns volent, les autres se noient. La liberté a des ailes, l’homme des chaînes.

A(ni)mal de Cécile Alix

Mécanique du crime de Reto Steffen

« Un banal accident de la route à la Vallée de Joux lance l’inspecteur Steiner sur la trace d’une affaire aux ramifications bien plus vastes. Il rencontrera un policier à la retraite, de jeunes filles rebelles, des horlogers, des secrets, des cadavres et peut-être même le grand amour. Pendant ce temps, la vie suit son cours et des événements inattendus viennent s’immiscer dans l’enquête de l’inspecteur. Steiner réussira-t-il à assembler les pièces du puzzle et résoudre le mystère qui lui file entre les doigts? »

Le prix Polar de la Rive, organisé par la maison d’édition du même nom à l’occasion son lancement, avait pour thème « un crime irrésolu ou impuni dans une région au bord de l’eau ». C’est Mécanique du crime qui a remporté le prix du jury, premier roman de l’auteur vaudois Reto Steffen.

Par son affaire et son ancrage géographique, le récit de Reto Steffen me rappelle le roman La veuve du Christ de Anne-Sylvie Sprenger, une autrice suisse, dont le style subversif se rapproche de celui de Jacques Chessex.

Revenons à Mécanique du crime. Celles et ceux qui connaissent la Vallée de Joux retrouveront des éléments propres à la région (en faisant fi de quelques libertés prises par l’auteur face à la réalité) : son lac, la forêt du Risoud, des entreprises horlogères à la renommée internationale et des habitants souvent taiseux, décrits de manière un peu caricaturale à mon goût. Un contraste entre nature et luxe qui définit si bien cette vallée !

Dans la galerie de personnages, c’est l’inspecteur Steiner qui m’a le plus séduite, grinçant, drôle malgré lui, et détonnant dans ce contexte rural. Perspicace, il mène l’enquête en compagnie de Camille, une policière aux nombreux atouts.

Je referme ce roman avec une pointe de frustration. Bien qu’étant au courant du thème imposé par le concours d’écriture : un crime irrésolu, j’aurais aimé connaître le dénouement de l’affaire dans l’affaire. Peut-être l’occasion du retour de l’inspecteur Steiner en terres combières afin de satisfaire ma curiosité ?

Un polar local à la mécanique rodée telle une horloge et au suspense bien maîtrisé, permettant de changer des romans de Marc Voltenauer ou encore Nicolas Feuz.

Polar de la Rive 2022 – Prix du jury

Une recommandation de Léa
Série personnelle dédiée à des auteurs vaudois 3/3

A voir aussi sur ValTV

Vous trouverez ce roman policier dans notre rayon ados-adultes à la cote STEF (blanc).

Randonnée mortelle de M.C. Beaton

Dans ce quatrième tome des enquêtes d’Agatha Raisin, la détective amatrice doit élucider le meurtre d’une certaine Jessica, qui militait pour le droit de passage de son club de randonneurs dans les propriétés privées des environs. Les pistes ne manquent pas : plusieurs membres du club et quelques propriétaires terriens avaient peut-être de bonnes raisons de souhaiter sa disparition. Mais la piste d’un tueur se perd aussi facilement que la tête ou… la vie !

Si vous êtes à la recherche d’un récit alliant enquête policière et humour, ce livre est fait pour vous ! Notre célèbre Agatha Raisin ne garde pas sa langue dans sa poche et, toujours au centre d’histoires rocambolesques, elle ne manquera pas d’imagination pour arriver à ses fins. L’intrigue, évoluant avec les personnages, nous apporte un dénouement plein de caractère.

Une recommandation de Mallory

Vous trouverez cette série policière dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote BEAT (blanc).

U4 : Stéphane de Vincent Villeminot

C’est dans un monde ravagé par un virus mortel que se déroule une course contre la montre pour atteindre un lieu encore sécurisé : le Rendez-vous à Paris. Seulement, cette rencontre pourra-t-elle réellement offrir une solution aux survivants du virus U4 ? Que vont-ils y découvrir ?

Chacun des quatre volumes de cette saga présente le point de vue d’un personnage principal. Les récits se rejoignent, se complètent et expriment, par l’écriture, le caractère de chaque héro. Le suspense et les révélations troublantes ne manquent pas !

Une recommandation de Mallory

Vous trouverez cette saga de science-fiction dans notre rayon Romans ado-adultes à la cote UQUA (rouge).

La fileuse d’argent de Naomi Novik

Le Livthas, contrée imaginaire inspirée du folklore médiéval russe, est depuis trop longtemps figé dans un hiver rigoureux. Cet hiver interminable est la cause d’un mystérieux et terrifiant peuple vêtu de blanc, les Staryk, qui pille la région et gèle les récoltes.

Les destins de trois jeunes filles intelligentes et courageuses, Miryem, prêteuse sur gages juive, Wanda, jeune fermière miséreuse, et Irina, fille de Duc ambitieuse, vont se retrouver liés lorsque Miryem croise la route du roi des Staryk qui lui lance un défi en échange de sa vie. Tour à tour narratrices, sauront-elles ramener le printemps dans le Livthas ? Seule la fille qui transforme l’argent en or détient la clé du retour du soleil.

Un récit teinté d’une ambiance slave à la fois glacial et envoûtant ! Une lecture idéale pour la fin de saison hivernale. Un véritable coup de cœur pour ce roman de fantasy résolument féministe qui ne plaira pas qu’aux amatrices et amateurs du genre.

Une recommandation de Léa

Vous trouverez ce titre dans notre rayon Romans ado-adultes à la cote NOVI (blanc).