« À Brussailes, depuis le printemps, des œufs se volatilisent. Le Parlement des Oiseaux décide de tirer au clair ces disparitions mystérieuses. La mission est confiée à un trio bigarré : Jaboterne, un pigeon lunaire, Sept, une corneille acariâtre, et Chantperdu, un rouge-gorge tapageur. En huit jours, d’un bout à l’autre de la ville, cette équipe improbable va devoir résoudre l’affaire… quitte à y laisser des plumes. »
Choisi en raison d’un récent voyage dans la capitale belge, j’ai survolé les toits de Brussailes, le Bruxelles des oiseaux, et me suis laissée porter par cette fable animalière originale. Un récit sur l’amitié et la tolérance à découvrir à travers le regard des oiseaux. Un roman pour les amateurs et amatrices de nos amis à plumes.
Une recommandation de Léa
Vous trouverez ce roman dans notre rayon Ados-adultes à la cote DEVI (rouge).
Billy Summers est un tueur à gages. Avec un principe : seulement les méchants. Il ne tue que les méchants, pas les gens bien. Est-ce que ça fait de lui un type bien ? Il l’a toujours pensé en tout cas. Jusque-là, tout a toujours roulé, il ne s’est jamais fait coffrer. Un pro de la fuite, un vrai Houdini. Mais aujourd’hui, il veut prendre sa retraite, faire son dernier coup, et se retirer pour profiter des années qu’il lui reste. Et cette dernière cible, c’est un gros coup. Un coup à 2 millions de dollars. Son ultime et dernier coup. Or, il le sait, les derniers coups ça finit toujours par foirer quelque part. Il l’a vu à la télé. D’ailleurs il sent que quelque chose cloche dans cette affaire : des éléments lui sont cachés. Et malgré lui, il se lie un peu trop avec ses collègues, ses voisins, leurs enfants, sensés lui servir à s’intégrer pour renforcer sa couverture. Il va un peu trop loin, il se lie plus que d’habitude. Et forcément, ça ne loupe pas : ça foire et le piège se referme sur Billy qui parvient à s’échapper. Alors commence une quête de vengeance pour retrouver son honneur. Mais où donc cette vengeance le mènera-t-il ?
Billy devient de plus en plus attachant au fil de l’histoire, mais aussi ambigu, avec ses multiples identités, ses réflexions, sa manie de ne tuer que les types méchants. Quel est le véritable Billy ? Stephen King joue avec les lectrices et lecteurs. Il nous fait croire, nous fait douter mais ne nous donne pas de réponse. L’auteur envoie son personnage sur la route de la vengeance, mais les imprévus sur sa route sont en train de le transformer. Sera-t-il capable d’aller jusqu’au bout ? Quel prix devra-t-il payer ?
Une recommandation de Aloys
Vous trouverez ce roman dans notre rayon Ados-adultes à la cote KING (blanc).
Zem Sparak est un flic errant comme un vulgaire chien sous les pluies acides de la zone 3, la plus misérable, la plus polluée de Magnapole, l’immense cité régie par GoldTex, fleuron d’un post- libéralisme hyperconnecté et coercitif. Mais au détour d’une enquête le passé va venir à sa rencontre.
Un polar d’anticipation très réussi ! Noir, profond, au croisement de 1984 de George Orwell et du Neuromancien de William Gibson, où l’ultra-capitalisme régit une humanité en perdition.
Une recommandation de Léa
Vous trouverez ce roman dystopique dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote GAUD (blanc).
Sud de l’Alabama, Pâques 1919. La rivière Blackwater est sortie de son lit provoquant une inondation sans précédent. La petite ville de Perdido est engloutie par des flots sombres et nauséabonds. La décrue crée une atmosphère étrange, presque fantasmagorique. Dans cette ambiance, fidèle au genre « southern gothic » – un genre littéraire du sud des Etats-Unis, Elinor Dammert, une femme séduisante aux longs cheveux roux tels les eaux boueuses de la rivière, est sauvée par Oscar Caskey, riche propriétaire, accompagné de Bray, son domestique noir. Retrouvée dans l’hôtel Osceola alors que tous les habitants sont censés avoir été évacués, l’étrangère trouble la communauté par son apparition mystérieuse. Tandis que la ville tente de se relever, Elinor se rapproche d’Oscar qui tombe sous son charme. Mais, Mary-Love, la puissante matriarche du clan Caskey, voit d’un très mauvais œil ce rapprochement. Qui est Elinor et que vient-elle faire à Perdido ? Mary-Love est déterminée à le découvrir pour mettre fin à la relation naissante entre son fils dévoué et la jeune femme.
Blackwater est une saga familiale en 6 tomes écrite par l’américain Michael McDowell, également auteur du scénario de Beetlejuice, réalisé par Tim Burton. Publié aux Etats-Unis en 1983 sous forme de feuilleton, Blackwater est traduit pour la première fois en français par les éditions Monsieur Toussaint Louverture qui font un pari éditorial osé mais réussi, tant au niveau de la traduction que par le rendu esthétique des couvertures des ouvrages.
Le récit débute en 1919 et se poursuit jusqu’en 1969 : un demi-siècle de secrets familiaux et de luttes de pouvoir, avec pour toile de fond l’histoire du début du 20ème siècle de la Grande Dépression au combat pour les droits civiques, en passant par la seconde guerre mondiale. Le récit traverse ainsi les décennies en abordant de nombreux thèmes comme la condition féminine, le poids des traditions, l’inégalité des classes ou encore la suprématie de la nature.
Blackwater est une formidable fresque humaine, aux personnages féminins marquants, le tout mâtiné de fantastique rendant cette série plus addictive encore. Et vous ? Allez-vous succomber à la déferlante Blackwater ? Nul doute que les aventures de la famille Caskey vous feront naviguer en eaux troubles.
Une recommandation de Léa
Vous trouverez cette série, saluée par Stephen King, dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote MCDO (blanc).
« Ne retiens jamais la flèche si l’unique chose qui te paralyse est la peur de manquer ta cible. Si tu as accompli les mouvements justes, ouvre tes doigts et lâche la corde. Et si tu faillis, tu sauras corriger ta visée la prochaine fois. Si tu ne prends pas de risques, tu ne sauras jamais quels changements tu devais mettre en œuvre. Chaque flèche laisse une trace dans ton cœur – et c’est la somme de ces traces qui fera de toi un meilleur tireur. »
Lorsque le maître Tetsuya enseigne à un jeune garçon « la voie de l’archer », c’est bien plus que l’art du tir qu’il lui transmet, mais une véritable leçon de philosophie, le parcours de toute une vie. Après L’Alchimiste, l’auteur brésilien Paolo Coehlo nous offre un nouveau conte poétique, avec la belle métaphore qu’est le tir à l’arc. Sa flèche, ou plutôt sa plume, nous touche en plein cœur et nous invite à l’introspection pour trouver notre propre voie.
Une recommandation de Léa
Vous trouverez ce conte dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote COEL (blanc).
Ray Carney est un vendeur, un indépendant, dans la vente de meubles et d’appareils électroménagers. Son affaire tourne : la marchandise arrive, elle repart. Son commerce est réglo, en tout cas de son point de vue. Il achète, il revend. Carney ne pose pas plus de questions. Sa vie se déroule tranquillement avec sa femme, son enfant et leurs projets futurs. Et puis, un jour, voilà le cousin Freddie qui débarque. Celui qui se fourre toujours dans des coups foireux. Celui avec qui Carney finit par se retrouver dans des histoires louches. Cette fois, c’est pour un casse, mais pas n’importe lequel et pas avec n’importe qui. La cible, c’est l’Hôtel Theresa et ses coffres. Ils leur manquent un gars, d’un fourgue, pour écouler le pactole. Freddie a tout de suite pensé à Ray. A eux deux, ils ont fait les quatre cents coups. Carney ne veut pas d’embrouilles, il refuse. Mais Freddie implique Carney sans l’avertir. Il est comme ça le cousin, toujours à se mettre dans le pétrin et l’y entraîner. Ray Carney trempe maintenant dans l’affaire, il ne peut plus faire machine arrière. Il en sait trop. Ils sont dans de sales draps et vont devoir en sortir, parce que ça pourrait bien mal tourner pour eux…
Harlem Shuffle, c’est Harlem, New-York, les années 60. Harlem Shuffle c’est la lutte des classes, la ségrégation, le racisme, des gangsters, des gens honnêtes, mais pas tant que ça au final. Harlem Shuffle, c’est le personnage de Carney, un type simple avec ses interrogations, ses défis, ses espoirs. C’est aussi des personnages, leurs répliques cinglantes avec des touches d’humour, leur attitude, leur évolution au fil des années. C’est encore les descriptions, celles de Harlem, des personnages ou encore des lieux et les choses qu’ils contiennent. Ça prend vie. Ça donne l’impression d’y être, de frôler du bout des doigts ces meubles en bois laqué ou le cuir d’un canapé, d’entendre la musique qui grésille au transistor, de voir les personnages dérouler leur vie avec leurs choix et leurs conséquences, de respirer l’air moite des rues. On a envie que Carney s’en sorte, qu’il ressorte indemne, qu’il ne finisse pas comme son père. On a presque de l’empathie pour lui quand il se retrouve embrigadé dans de sales affaires, comme si c’était inévitable, comme si quelque chose l’y poussait. Et, s’il s’en sort, ce sera à quel prix ?
Une recommandation d’Aloys
Vous trouverez ce titre dans notre rayon Livres-audio à la cote WHIT (blanc).
À quinze ans, forcé de devenir un homme, Miran fuit son pays en guerre pour rejoindre la France. Tyrannie des passeurs, violences, solitude. Pendant ce voyage, les hommes sont réduits à néant, animalisés. Il faut endurer l’impensable pour survivre. Avant que renaisse l’espoir…
Un magnifique roman sur le thème de la migration, révoltant et bouleversant. Un roman qui nous fait réfléchir sur notre rapport aux migrants et prendre conscience de nos privilèges.
Une recommandation de Léa
Vous trouverez ce roman dans notre rayon ados-adultes à la cote ALIX (rouge).
« Migrateurs », «migrants », les uns oiseaux, les autres humains… presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d’un lieu à l’autre. Les premiers filent vers le sud, les seconds rejoignent le nord. Les uns volent, les autres se noient. La liberté a des ailes, l’homme des chaînes.
« Un banal accident de la route à la Vallée de Joux lance l’inspecteur Steiner sur la trace d’une affaire aux ramifications bien plus vastes. Il rencontrera un policier à la retraite, de jeunes filles rebelles, des horlogers, des secrets, des cadavres et peut-être même le grand amour. Pendant ce temps, la vie suit son cours et des événements inattendus viennent s’immiscer dans l’enquête de l’inspecteur. Steiner réussira-t-il à assembler les pièces du puzzle et résoudre le mystère qui lui file entre les doigts? »
Le prix Polar de la Rive, organisé par la maison d’édition du même nom à l’occasion son lancement, avait pour thème « un crime irrésolu ou impuni dans une région au bord de l’eau ». C’est Mécanique du crime qui a remporté le prix du jury, premier roman de l’auteur vaudois Reto Steffen.
Par son affaire et son ancrage géographique, le récit de Reto Steffen me rappelle le roman La veuve du Christde Anne-Sylvie Sprenger, une autrice suisse, dont le style subversif se rapproche de celui de Jacques Chessex.
Revenons à Mécanique du crime. Celles et ceux qui connaissent la Vallée de Joux retrouveront des éléments propres à la région (en faisant fi de quelques libertés prises par l’auteur face à la réalité) : son lac, la forêt du Risoud, des entreprises horlogères à la renommée internationale et des habitants souvent taiseux, décrits de manière un peu caricaturale à mon goût. Un contraste entre nature et luxe qui définit si bien cette vallée !
Dans la galerie de personnages, c’est l’inspecteur Steiner qui m’a le plus séduite, grinçant, drôle malgré lui, et détonnant dans ce contexte rural. Perspicace, il mène l’enquête en compagnie de Camille, une policière aux nombreux atouts.
Je referme ce roman avec une pointe de frustration. Bien qu’étant au courant du thème imposé par le concours d’écriture : un crime irrésolu, j’aurais aimé connaître le dénouement de l’affaire dans l’affaire. Peut-être l’occasion du retour de l’inspecteur Steiner en terres combières afin de satisfaire ma curiosité ?
Un polar local à la mécanique rodée telle une horloge et au suspense bien maîtrisé, permettant de changer des romans de Marc Voltenauer ou encore Nicolas Feuz.
Polar de la Rive 2022 – Prix du jury
Une recommandation de Léa Série personnelle dédiée à des auteurs vaudois 3/3