Harlem Shuffle de Colson Whitehead

Ray Carney est un vendeur, un indépendant, dans la vente de meubles et d’appareils électroménagers. Son affaire tourne : la marchandise arrive, elle repart. Son commerce est réglo, en tout cas de son point de vue. Il achète, il revend. Carney ne pose pas plus de questions. Sa vie se déroule tranquillement avec sa femme, son enfant et leurs projets futurs. Et puis, un jour, voilà le cousin Freddie qui débarque. Celui qui se fourre toujours dans des coups foireux. Celui avec qui Carney finit par se retrouver dans des histoires louches. Cette fois, c’est pour un casse, mais pas n’importe lequel et pas avec n’importe qui. La cible, c’est l’Hôtel Theresa et ses coffres. Ils leur manquent un gars, d’un fourgue, pour écouler le pactole. Freddie a tout de suite pensé à Ray. A eux deux, ils ont fait les quatre cents coups. Carney ne veut pas d’embrouilles, il refuse. Mais Freddie implique Carney sans l’avertir. Il est comme ça le cousin, toujours à se mettre dans le pétrin et l’y entraîner. Ray Carney trempe maintenant dans l’affaire, il ne peut plus faire machine arrière. Il en sait trop. Ils sont dans de sales draps et vont devoir en sortir, parce que ça pourrait bien mal tourner pour eux…

Harlem Shuffle, c’est Harlem, New-York, les années 60. Harlem Shuffle c’est la lutte des classes, la ségrégation, le racisme, des gangsters, des gens honnêtes, mais pas tant que ça au final. Harlem Shuffle, c’est le personnage de Carney, un type simple avec ses interrogations, ses défis, ses espoirs. C’est aussi des personnages, leurs répliques cinglantes avec des touches d’humour, leur attitude, leur évolution au fil des années. C’est encore les descriptions, celles de Harlem, des personnages ou encore des lieux et les choses qu’ils contiennent. Ça prend vie. Ça donne l’impression d’y être, de frôler du bout des doigts ces meubles en bois laqué ou le cuir d’un canapé, d’entendre la musique qui grésille au transistor, de voir les personnages dérouler leur vie avec leurs choix et leurs conséquences, de respirer l’air moite des rues. On a envie que Carney s’en sorte, qu’il ressorte indemne, qu’il ne finisse pas comme son père. On a presque de l’empathie pour lui quand il se retrouve embrigadé dans de sales affaires, comme si c’était inévitable, comme si quelque chose l’y poussait. Et, s’il s’en sort, ce sera à quel prix ?

Une recommandation d’Aloys

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