La dictée d’Antoine Laurain

Ce roman nous a été conseillé par un de nos lecteurs, et c’est une belle découverte !

Dans cette lecture, Antoine Laurain interroge notre rapport à l’orthographe. Aujourd’hui, avec les messages, on a pris cette habitude d’utiliser le langage SMS, pour gagner du temps. On n’écrit plus que des sons, voire on n’écrit plus du tout, mais on envoie un message vocal.

Et à ce niveau, les parents font même parfois plus de fautes que leurs enfants. Car lorsque les parents de Benjamin veulent lui prouver leur maîtrise de l’orthographe, ils se rendent bien vite compte en corrigeant qu’ils ont plus de lacunes qu’ils ne voudraient l’admettre…

Leur vient alors cette idée : lancer un défi à leurs amis lors d’un pique-nique. Faire ensemble la dictée dite « la plus difficile de la langue française », celle de Prosper Mérimée.

La dictée, c’est le noyau que l’auteur utilise dans ce roman pour unir les personnages et tisser des liens entre eux. C’est un point de départ assez original. Son ton léger en fait une lecture agréable à lire, mais très parlante. Car en peu de mots et avec des chapitres courts, l’auteur arrive à retranscrire des ambiances, des caractères, des situations, sans toutefois tomber dans des caricatures. Antoine Laurain arrive à donner aux personnages un côté authentique. D’ailleurs, si vous avez lu d’autres romans de l’auteur, vous verrez qu’il glisse des clins d’œil s’y référant.

Cette lecture n’est pas un « blockbuster » rempli de rebondissements ou d’un suspense qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. Non, ici le charme réside dans cette ambiance subtile que l’auteur sait très bien amener : un mélange de douceur, d’humour et de malice. Et ce je-ne-sais-quoi de magique nous captive pour nous emporter jusqu’à la dernière page. Pour information, la dictée de Prosper Mérimée dont il est question dans ce roman, a été écrite en 1857, à la demande de l’impératrice Eugénie de Montijo pour distraire la cour française. Selon certains, Napoléon III y aurait fait 75 fautes, tandis qu’Alexandre Dumas fils en aurait fait 24. C’est l’ambassadeur d’Autriche, Richard Klemens von Metternich, qui n’aurait fait que 3 erreurs. Parait-il qu’il soit impossible de ne pas y faire de fautes. Mais peut-être que ce roman suscitera en vous l’audace de relever le défi à votre tour ?

Une recommandation d’Aloys

Vous trouverez ce titre dans notre rayon Romans ados-adultes à la cote LAUR (blanc).